lundi 13 juin 2016


Contre les accords commerciaux CETA et TTIP

Les pays de l’Union européenne sont en train de négocier deux grands accords commerciaux avec le Canada et les Etats-Unis d’Amérique. Ces accords s’appellent: CETA et TTIP. Ces accords vont surtout profiter à de grosses entreprises multinationales. Par contre,  ils risquent de nuire à notre environnement, notre santé, nos droits sociaux et nos emplois.

Des grands patrons, des dirigeants et des responsables politiques qui défendent les intérêts du monde des grandes entreprises sont pour cet accord. Par contre, beaucoup d’associations, de syndicats et de responsables politiques, plus proches de la population, s’opposent à ces accords. Parmi ceux-ci, la FGTB, la CSC, le MOC.

La FUNOC travaille à la qualification et à l’émancipation de toutes et de tous. Elle veut susciter l'initiative citoyenne des stagiaires et du personnel. La FUNOC ne peut donc que participer et encourager des actions qui veulent empêcher des accords mauvais pour l’environnement, la santé, les droits sociaux, les services publics et l’emploi. Les secteurs de l’éducation et de la formation ne seront pas épargnés. Evidemment, les plus précarisés, et donc une grande partie de notre public, seront les premières victimes de ces accords.




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C’est pourquoi la FUNOC a participé, le 26 avril, à une action anti-CETA et anti-TTIP en affichant une grande banderole sur la façade de l’Avenue des Alliés et sur celle du Pôle de reconversion.

La FUNOC vous propose maintenant de signer une pétition qui appelle l’Union européenne à arrêter les négociations avec le Canada et les Etats-Unis d'Amérique. Cette pétition demande aussi une autre politique commerciale et d’investissement en Europe qui profite à toutes et tous et non aux plus riches. Trois millions cinq cent mille Européens ont déjà signé cette pétition. Elle a fait réfléchir et parfois infléchir des députés et des responsables politiques européens. Chez nous, beaucoup de villes de Wallonie, la Région wallonne elle-même, se déclarent anti-CETA et anti-TTIP.






Des feuilles de pétition sont disponibles dans les secrétariats.
Vous pouvez aussi signer la pétition en ligne sur https://stop-ttip.org/fr/signer/


Pour des informations complémentaires:
Une vidéo amusante de 4 minutes qui décrit les pires conséquences des accords  https://www.youtube.com/watch?v=BoEuoJJQb_Y
Le site de l'initiative européenne Stop-TTIP https://stop-ttip.org/fr/
Le site de Charleroi : https://cestquicettip.org/


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lundi 14 septembre 2015

Le Journal du web : la guerre de l'info de la "fachosphère"

Matin Première jeudi 10 septembre 2015 à 10h14

Une bataille de l’information et des images se joue sur la toile à propos de la crise des réfugiés syriens. Des sites internet, liés à différents groupes hostiles à l’immigration et à l’Islam, mènent une contre-offensive très virulente sur les réseaux sociaux. Pour les internautes, il n’est pas toujours facile de distinguer le vrai du faux.
D’apparence, leurs articles semblent sérieux. Ces sites portent des noms qui font penser à de vrais organes d’information : Medias-presse.info, Novopress, Dreuze.info, 24heuresactu ou encore LesObservateurs.ch. Ils sont liés à des mouvances différentes. Mais ils ont deux points communs : ils dénoncent les médias traditionnels, parfois qualifiés de "merdias", bien pensants, politiquement corrects. Et ils ne semblent obsédés que par un sujet : les islamistes et par extension, l’islam, les musulmans, les immigrés. L’amalgame est au cœur de leur stratégie. Logiquement, leur préoccupation du moment, ce sont les réfugiés syriens. Ce qui est compliqué avec ces sites, c’est qu’ils relaient de fausses infos comme des vraies. Ils recyclent les dépêches, les rumeurs, les vidéos YouTube et même des articles de sites parodiques. En clair, ils se servent de tout ce qui peut nourrir leurs thèses et leurs objectifs politiques. Ce mélange des genres entretien la confusion et les articles sont partagés par nombre d’internautes, eux-mêmes dupés. Au final, même des journalistes se font parfois piéger par de fausses informations reprise par la "fachosphère" qui les fait abondamment circuler sur les réseaux sociaux.
Le spectre des djihadistes infiltrés parmi les réfugiés
En ce moment, ce qui circule un peu partout, c’est qu’il y aurait, dans les bateaux de réfugiés, des djihadistes, des terroristes. Cela, bien sûr, personne ne peut l’exclure. Mais la volonté est clairement d’agiter les peurs. Pour cela, ils avancent des chiffres. Leurs sources sont anonymes. Il est question de "djihadistes" ou de "passeurs" qui se seraient exprimés sur les réseaux sociaux. Aucun lien vers ces déclarations anonymes. En d’autres termes, aucune preuve. Certains ont tout de même des images. Mais elles ne sont que des manipulations. Exemple: deux photos d’un homme syrien on beaucoup circulé. La première le montre armée d’une kalachnikov dans le désert. La seconde le montre dans un camp de réfugiés à Kos, en Grèce. C’est effectivement le même homme. Sauf qu’il n’est pas un djihadiste. Au contraire, Laith Al Saleh a toujours combattu les islamistes. C’est un ancien commandant de l’Armée syrienne libre. Les photos ont ni plus ni moins été volées à l’agence de presse américaine Associated Press qui raconte la vraie histoire de ce héros de la lutte anti-djihadiste.
Débusquer les photos manipulées
Faire ce genre de vérification est à la portée de tous. Si vous avez un doute sur une photo, il suffit de la copier, d’aller dans "Google Images", d’y télécharger cette photo en cliquant sur l’icône "appareil photo". Google va alors retrouver toutes les publications de cette photo sur le Web. Cela permet de vérifier s’il s’agit d’une image actuelle ou ancienne et de voir l’originale raconte ou non la même histoire. Afin de s’assurer qu’un cliché n’a pas été altéré, les internautes les plus aguerris pourront aussi utiliser des logiciels qui repèrent les modifications apportées à une image.
Identifier qui se trouve derrière les articles qui circulent sur Facebook
Savoir qui se trouve derrière un site n’est pas évident pour les internautes. Il faut commencer par chercher qui a enregistré le nom de domaine. Cette recherche, très facile à faire sur le Web, n’apportent cependant pas toujours la réponse. Quant aux articles, ils sont parfois anonymes ou écrits sous pseudonyme. Prenons un article signé qui circule beaucoup ces jours-ci. Un article publié sur les sites populistes et d’extrême droite LesObservateurs.ch et Riposte Laïque. Il présente une jeune Syrienne qui "dénonce les faux réfugiés". Le titre laisse penser qu’elle parle de "djihadistes infiltrés". Mais en réalité, quand on l’écoute, c’est une militante qui soutient Bachar al Assad. En gros, elle affirme que les régions sous contrôle du régime de Damas sont tout à fait sûres et que les réfugiés n’ont aucun motif de quitter la Syrie, si ce n’est des raisons économiques. La jeune fille, qui n’est pas identifiée, s'exprime à Belgrade, lors d’un petit rassemblement organisé par un groupe d’extrême droite interdit en Serbie.
L’article est signé Christine Tassin. C’est son vrai nom. Condamnée pour incitation à la haine raciale, elle est la fondatrice d’un groupuscule qui s’appelle "Résistance Républicaine" et la compagne de l’animateur de "Riposte Laïque". C’est une ex-enseignante qui a notamment organisé avec le Bloc Identitaire, les "apéros saucisson-pinard" et les "Assises contre l’islamisation de l’Europe". Elle se revendique ouvertement "islamophobe". Il y a deux ans, lors d'une action contre l'Aïd el Kebir, elle déclarait être "fière de sa cause, la haine de l’Islam". Elle ajoutait "l’Islam est une saloperie". Ces propos, tenus notamment devant un micro de France Bleu, lui ont valu une condamnation à 3.000 euros d’amende. Christine Tassin n’est clairement pas une journaliste. C’est une militante. Assumée. Dans une interview, elle admettait qu’en dehors de vacances en Italie et en Grèce, elle n’avait jamais quitté la France. Le Moyen Orient, elle ne le connait essentiellement par Internet où elle puise l’inspiration pour ses articles.
Une constellation de sites qui poursuivent différents objectifs
Il est compliqué de s’y retrouver dans la multitude de sites qui nourrissent la "fachosphère". A côté de ceux qui, comme Christine Tassin, se présentent en défenseurs radicaux de la laïcité, apparaissent aussi des groupes traditionalistes chrétiens. MediaPresseInfo, par exemple, est animé par des proches des mouvements ultra-catholiques Civitas et de la Fraternité Saint Pie X. Le site identitaire Dreuze.Info se situe aussi dans la mouvance conservatrice chrétienne. Alors que Novopress est plus proche du Front National (dirigé par l’ex-président du Bloc identitaire, un ancien conseiller municipal FN, passé au Mouvement national républicain) S’ajoutent à cela, des sites qui poursuivent des objectifs : soutenant le Kremlin, soutenant la droite israélienne, soutenant Bachar al Assad. Ou encore des sites anti-atlantistes ou conspirationnistes. Sans compter les sites parodiques, comme l’algérien El Manchar, qui faisait dire à l’émir du Qatar que si son pays n’accueillait pas de réfugiés syriens, c’est parce qu’il avait "assez d’esclaves". Cette fausse info satirique a fait le tour du web et a même eu l’honneur d’être citée sur un plateau télé.
Robin Cornet

Le journal du web - 10/09/2015